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DONNER AFIN DE POUVOIR RECEVOIR

Nous tenons tous beaucoup à ce que l’on fasse quelque chose pour nous, à ce que l’on nous donne des choses. Probablement tout le monde admettra avoir prié pour obtenir de l’aide ! C’est, naturellement, une chose naturelle dans les affaires humaines de désirer le secours de quelqu’un d’autre. Tout seul, l’homme se sent inquiet et a besoin de l’image de « Dieu le père » ou de la « Mère » afin de se sentir protégé, de sentir qu’il fait partie d’une grande Famille. Mais pour être en mesure de recevoir, il faut d’abord donner. Vous ne pouvez pas recevoir sans donner, car l’acte de donner (l’attitude d’ouvrir son esprit) vous permet d’être réceptif à ceux qui veulent vous donner ce que vous souhaitez recevoir.

Quand nous disons « donner » nous ne voulons pas nécessairement dire de l’argent, bien qu’il soit habituel de donner de l’argent puisque c’est ce que la plupart des gens désirent par-dessus tout. De nos jours l’argent signifie être à l’abri du besoin, le soulagement de la crainte de la famine, la libération des visites du collecteur de dettes ! L’argent peut être donné et doit être donné dans certaines conditions, mais « donner » signifie aussi le don de soi, être désireux de rendre service aux autres. Nous pouvons et devons donner de l’argent, des biens, de l’aide ou une consolation spirituelle à ceux qui en ont besoin. De nouveau, à moins de donner nous ne pouvons recevoir.

Il y a beaucoup d’idées fausses à propos « du don », « de l’aumône », « de la mendicité » et autres questions semblables se rapportant à ce qu’on appelle « la charité » dans le monde Occidental. Il semble que les gens s’imaginent qu’il y a quelque chose de honteux, quelque chose de dégradant dans le fait d’avoir à solliciter l’aide de quelqu’un. Mais ce n’est certainement pas le cas. L’argent n’est qu’un simple article qui nous est prêté sur la Terre, un article avec lequel nous pouvons acheter le bonheur et le progrès de soi en aidant les autres avec cet argent au lieu de l’amasser inutilement dans une certaine voûte en pierre morte.

Ceci, malheureusement, est le monde du commerce où la mesure d’un homme est évaluée par l’argent qu’il a en banque et par l’étalage qu’il fait de cet argent. L’homme, ou la femme, paré de façon tape-à-l’oeil qui donne pour sa satisfaction personnelle (pour créer une fausse façade) n’est pas un homme spirituel ni un homme généreux ; c’est un homme qui dépense sans aucun souci de donner, qui dépense égoïstement afin de renforcer son propre égo. Dans le monde Occidental un homme est jugé par l’élégance de sa femme, par la sorte de voiture qu’il conduit, par la sorte de maison qu’il habite ; appartient-il à tel ou tel club ? Alors c’est sûrement un homme de substance parce que seulement ceux de la classe millionnaire peuvent appartenir à CE club ! De nouveau, c’est un monde de fausses valeurs, car (répétons-le sans cesse afin que cela s’enfonce dans votre sub-conscient) aucun homme ni aucune femme n’a jamais réussi à emporter ne serait-ce qu’un sou ou une épingle ou même une allumette utilisée au-delà de la Rivière de la Mort ; tout ce que nous pouvons emporter est ce qui est contenu dans notre connaissance, tout ce que nous pouvons emporter est la somme totale de nos expériences, bonnes et mauvaises, généreuses et avares, qui seront distillées de sorte que seule l’essence de ces expériences demeure. Et l’homme qui a vécu pour lui seul sur la Terre, bien qu’il ait pu être millionnaire sur cette Terre, sera une faillite spirituelle quand il se rendra de « l’autre côté ».

En Orient c’est un spectacle commun en effet pour la ménagère d’aller à sa porte à la fin de la journée et d’y trouver un moine en robe avec son humble bol de mendiant. Cela fait tellement partie de la vie en Orient que chaque ménagère (si pauvre fût-elle) veille à avoir de la nourriture à offrir au moine mendiant qui dépend de sa générosité. C’est considéré comme un véritable honneur pour la maison qu’un moine vienne y chercher sa nourriture. Mais contrairement à la croyance commune dans l’Ouest, un moine n’est pas juste un parasite ou un mendiant, il n’est pas un fainéant qui a peur de travailler et vit ainsi de la générosité des autres. Savez-vous à quoi elles ressemblent, ces scènes du soir en Orient ?

Supposons que nous contemplions du haut du ciel un pays de l’Orient tel que l’Inde où ce processus de donner aux moines est vraiment commun, tout comme ce l’était en Chine et au Tibet avant que les communistes se saisissent du pouvoir. Nous sommes donc à regarder en bas sur un village de l’Inde. Les ombres du soir tombent et s’allongent sur le sol. La lumière prend une teinte bleuâtre-violacée, les feuilles des baobabs bruissent légèrement sous les vents nocturnes venant de l’Himalaya. Doucement le long de la route poussiéreuse vient un moine vêtu de robes en lambeaux, transportant sur lui tout ce qu’il possède au monde. Il a sa robe, des sandales aux pieds, son rosaire dans les mains. Jetée en travers de son épaule il a sa couverture qui lui sert de lit. D’autres petits biens sont rangés dans sa robe. Dans sa main droite il a un bâton de berger, non pas pour se défendre contre les animaux ou les humains, mais afin de pouvoir écarter les mûres sauvages et les branches qui autrement gêneraient sa marche ; il l’utilise également pour tester les profondeurs d’une rivière avant de tenter de passer à gué.

Il s’approche d’une maison et ce faisant il tâtonne dans le sein de sa robe et en sort son bol bien usé, luisant, un vieux bol en bois devenu lisse avec l’usage. Comme il approche de la maison la porte s’ouvre soudainement et une femme se tient respectueusement à l’entrée avec un plat de nourriture dans ses mains. Modestement elle abaisse son regard (ne regardant pas le moine) car ce serait une impertinence ; elle baisse les yeux pour montrer qu’elle est modeste, discrète et de bonne réputation. Le moine s’approche d’elle et tient son bol dans ses deux mains. Bien entendu, en Orient une personne tient toujours son bol ou sa tasse à deux mains parce que de les tenir d’une seule main serait « manquer de respect » envers la nourriture ; la nourriture est précieuse et mérite donc l’attention des deux mains. Ainsi, le moine tient son bol stable dans ses deux mains. La femme y met une généreuse portion de nourriture et se détourne sans qu’aucun mot, aucun coup d’oeil ne soient échangés, car nourrir un moine est un honneur et non pas un fardeau, nourrir un moine est de rembourser dans une certaine petite mesure la dette que tous les laïcs estiment avoir envers ceux qui sont dans les Ordres.

La femme de la maison sent qu’elle et sa maison se sont vues montrer du respect du fait que cet homme, un Saint Homme, se soit présenté à leur porte ; elle sent qu’un hommage a été rendu à sa cuisine et se demande si un autre moine peut peut-être avoir dit quelques mots aimables au sujet de la nourriture qu’elle a offerte, ce qui a fait un autre moine se présenter à sa porte. Dans les autres maisons, les femmes peuvent avoir observé plutôt jalousement de leurs fenêtres aux rideaux, se demandant pourquoi elles n’ont pas été choisies pour la visite du moine.

Avec son bol rempli, le moine se tourne lentement tenant toujours le récipient avec les deux mains et traverse la route de nouveau vers l’abri d’un arbre amical. Là il va s’asseoir, tout comme il s’est assis tout au long du jour, pour prendre son repas du soir, son seul repas de la journée. Les moines ne se suralimentent pas, ils vivent parcimonieusement et mangent juste assez pour entretenir leurs forces et leur santé, mais ils n’ont pas suffisamment à manger pour les faire devenir gloutons. Trop de nourriture entrave le développement spirituel, trop de nourriture riche ou de fritures détériorent la santé physique et si l’on doit se développer spirituellement, il faut vivre comme vivent les moines ; manger suffisamment mais pas plus, manger simplement afin de nourrir le corps, mais ne pas manger abondamment de sorte que l’intellect soit parfaitement satisfait et l’esprit enfermé dans l’enveloppe d’argile.

Il convient de préciser que le moine qui a reçu cette nourriture ne se sent pas nécessairement transporté de gratitude. À travers des temps immémoriaux un Mode de Vie a surgi en Orient ; un moine est nourri comme un droit, il n’est pas un mendiant, pas un fardeau, il n’est pas un homme paresseux ni un parasite.

Pendant la journée, avant son repas du soir, le moine aura été assis des heures durant sous un arbre, disponible pour tous ceux qui viennent à lui, disponible pour tous ceux qui ont besoin de ses services. Ceux qui ont besoin de réconfort spirituel seront venus à lui pour de l’aide, tout comme ceux qui ont des parents qui sont malades, ou même ceux qui ont une lettre urgente à faire écrire. Certains, aussi, viennent voir le moine pour savoir s’il a des nouvelles de leurs proches qui habitent quelque endroit éloigné, car un moine est toujours en mouvement marchant de village en village, de ville en ville, traversant la campagne, traversant le pays d’une frontière à l’autre. Et le moine donne ses services gratuitement, peu importe ce qui lui est demandé, peu importe combien de temps prend le service demandé, c’est gratuit. C’est un Saint Homme et un homme instruit ; il sait que plusieurs des villageois qui ont besoin de lui et de l’aide qu’il offre volontairement ne peuvent pas le payer car ils sont trop pauvres ; c’est pourquoi il est juste et bien que puisqu’il a dû étudier pour ses connaissances et comme il apporte la consolation spirituelle à la population, il n’ait pas de temps ni le droit de travailler manuellement pour gagner sa vie. Ainsi cela devient le devoir, le privilège et l’honneur de ceux qu’il a assistés d’avoir à leur tour à l’aider et payer ainsi dans une petite mesure avec de la nourriture qui lui permet de faire tenir ensemble le corps et l’âme.

Après son repas le moine se reposera un moment et puis, se mettant debout et nettoyant son bol avec du sable fin, il ramassera ensuite son bâton de berger et s’éloignera à grands pas dans la nuit, voyageant souvent sous la lumière d’une brillante lune tropicale. Le moine voyage vite et loin et dort peu. C’est un homme respecté partout dans les pays Bouddhistes.

Nous aussi devons être prêts à donner afin de pouvoir recevoir. Dans les temps lointains du passé, il y avait une loi divine en vertu de laquelle tous les hommes devaient donner un dixième de leurs possessions afin de créer le bien. Ce « dixième » devint connu comme la « dîme » et devint vite une partie intégrale de la vie. En Angleterre, par exemple, les églises pouvaient prélever une dîme sur tous les biens, sur tout ce qu’une personne possédait. Cet argent était consacré à l’entretien de l’église et à la rémunération des ecclésiastiques. Il est intéressant de noter qu’il y a une dizaine d’années de cela en Angleterre, il y eut un nombre de cas juridiques où les propriétaires héréditaires firent beaucoup de tumulte au tribunal des terres afin d’obtenir que les dîmes imposées par l’Église d’Angleterre soient retirées. Les propriétaires héréditaires se plaignaient qu’avoir à payer un dixième de leurs revenus les ruinait. En fait, ils se ruinaient en se refusant à donner de plein gré, car à moins de donner volontairement il vaut mieux ne rien donner du tout.

De nos jours les normes sont plutôt différentes de ce qu’elles étaient il y a des années. Plus personne ne vit des dîmes, plus personne ne paie de dîmes et c’est dommage. Pour progresser spirituellement il est essentiel de donner une « dîme » pour le bien des autres (d’autant plus que « pour le bien d’autrui » apporte beaucoup de bien à soi-même). En bref, nous ne pouvons progresser et être aidés que si nous aidons les autres.

Nous sommes conscients d’un certain nombre d’hommes d’affaires à la tête froide et au penchant très peu spirituel qui donnent volontairement un dixième de leur revenu pour le bien des autres (et, tout spécialement, pour leur propre bien). Ils le font non pas parce qu’ils sont religieux ; ils le font parce que la dure expérience commerciale et les détails des livres de comptes leur ont enseigné qu’en « jetant leur pain sur les eaux » il leur revient multiplié au centuple !

Les prêteurs sur gages (qui, dans certaines parties du monde sont connus en tant que « sociétés financières ») — ne sont pas toujours notés pour leur spiritualité ni pour leur générosité et il nous paraît que si même un seul de ces messieurs financiers-prêteurs-sur-gages a suffisamment de foi dans la « dîme », alors il doit vraiment y avoir quelque chose de très profitable dans le procédé et nous savons que de nombreux nombreux hommes d’affaires décidés font exactement cela.

Les lois occultes s’appliquent autant aux non-spirituels qu’aux spirituels. Peu importe qu’une personne étudie beaucoup ou lise beaucoup de livres sur la spiritualité, cela ne fera pas d’elle une personne spirituelle pour autant. Il se peut qu’elle ne fasse que lire et se fasse illusion en pensant qu’elle est spirituelle. La matière qu’elle lit peut juste passer devant ses yeux et disparaître dans l’air sans même avoir touché les cellules de la mémoire de son cerveau et malgré tout cette personne parlera d’elle-même comme une « grande âme » et croira réellement qu’elle fait des progrès. En fait, elle est habituellement très moralisatrice et très peu disposée à aider les autres, même si ce faisant elle s’aiderait grandement elle-même.
Nous répétons encore qu’il est juste, approprié et fructueux qu’une personne donne son aide aux autres. Incidemment, c’est très salutaire pour la personne qui donne !

La dîme signifie, comme nous l’avons dit, un dixième. Cela signifie aussi un Mode de Vie parce que si l’on donne, on reçoit aussi. En écrivant ceci il nous vient à l’esprit une personne qui reçut beaucoup d’aide, beaucoup de secours, aide et secours qui coûtèrent de l’argent, du temps et une connaissance spécialisée. Aussitôt qu’un ennui fut réglé pour cette personne, d’autres ennuis lui tombèrent dessus comme une volée d’étourneaux sur un champ fraîchement ensemencé. Nous lui dîmes : « Pour recevoir il faut d’abord donner ». La personne fut des plus offensées et nous donna à entendre qu’elle était des plus généreuses et faisait tout en son pouvoir pour aider les autres, comme les journaux locaux pouvaient en attester. Notre assertion est que si une personne doit avoir ses « bonnes actions » rapportées dans les journaux locaux, alors cette personne ne donne pas de la bonne façon.

Il y a plusieurs façons de donner. Nous pouvons, en plus de consacrer un dixième de notre revenu à un bon emploi, aider les autres dans leurs besoins spirituels ou les aider par la consolation nécessaire quand ils passent par des temps difficiles. En donnant aux autres nous donnons à nous-mêmes. Tout comme une entreprise doit avoir un bon chiffre d’affaires afin que le commerce puisse prospérer, ainsi devons-nous avoir un bon chiffre de dons afin d’être en mesure de recevoir.

Nous devons donner pour aider les autres, nous devons donner afin de pouvoir être aidés.

Il est inutile de prier que quelque chose vous soit donnée si vous ne montrez pas d’abord que vous en êtes digne en donnant à ceux qui sont dans le besoin. Pratiquez cela, pratiquez-vous à donner, décidez combien vous pouvez donner, ce que vous pouvez donner et comment, puis une fois que vous aurez résolu le comment, le pourquoi et le quand, mettez cela en pratique, essayez cela pendant trois mois. Vous découvrirez qu’à la fin des trois mois vous vous êtes enrichi spirituellement, financièrement, ou les deux.

Voulez-vous étudier ceci et l’étudier encore et vous souvenir de « Donner afin de pouvoir recevoir », vous souvenir de « Jeter votre pain sur les eaux ».

Source: LEÇON QUATORZE du livre « Vous pour toujours » de Tuesday Lobsang Rampa