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CONTRÔLER SON IMAGINATION

Il est fort regrettable que certains mots aient acquis une implication aussi douteuse. Il y a un certain nombre de mots qui sont de bons mots, des mots descriptifs, dans toutes les langues, mais qui par mauvais usage pendant peut-être des siècles, ont subi un changement complet de signification.

On pourrait parler du mot « maîtresse » comme illustration. Il y a seulement quelques années (à portée de la mémoire de nos grands-parents) le mot « maîtresse » en était un vraiment honorable décrivant une dame qui était respectée comme la maîtresse de la maisonnée, la dame de la maison, une partenaire adéquate pour l’homme de la maison. Par mauvais usage il a maintenant acquis un sens qui est totalement différent de celui qu’il possédait à l’origine.

Nous n’allons pas parler des anciennes maîtresses ni des anciens maîtres, mais cela nous a paru une forme d’exemple approprié parce que nous allons parler dans cette Leçon d’un autre mot dont la signification a été déformée au fil des ans.

Le mot imagination est un mot qui est maintenant en fâcheuse disgrâce. Il y a des années, un homme imaginatif était un homme aux idées sensibles, quelqu’un qui pouvait écrire, quelqu’un qui pouvait composer de la musique ou de la poésie. C’était, en fait, absolument essentiel pour un gentilhomme d’être doué d’imagination. De nos jours, il semble que « l’imagination » indique une pauvre femme frustrée souffrant d’hystérie ou au bord de la détérioration mentale. Les gens écartent des expériences (qu’ils feraient bien mieux d’étudier !) en s’exclamant « Oh, tout ça c’est de l’imagination ! Ne soit pas si bête ! »

Le mot imagination, donc, est un mot qui aujourd’hui a pauvre réputation, mais l’imagination contrôlée est une clef qui peut déverrouiller de nombreuses expériences qui sont à présent enfermées dans le voile de mystère qui enveloppe la plupart des gens quand ils se réfèrent aux questions occultes. Il est bon de se rappeler maintes et maintes fois que dans toute bataille entre l’imagination et la volonté, c’est toujours l’imagination qui l’emporte. Les gens s’enorgueillissent de la force de leur volonté, de leur courage indomptable, du fait que rien ne les effraie. Ils assurent à leurs auditeurs ennuyés qu’avec leur volonté ils peuvent tout faire. Toute la vérité de l’affaire est qu’avec la force de leur volonté ils ne peuvent rien faire à moins que l’imagination ne soit d’accord pour le leur permettre. Ces gens à la force de volonté tant vantée sont en fait ceux qui se sont arrangés d’une façon ou d’une autre (d’habitude par accident) pour laisser l’imagination croire qu’une bonne dose de « volonté » serait nécessaire dans ce cas particulier. Nous le répétons, et toute autorité compétente sera d’accord avec nous, que dans une question d’imagination et de volonté, c’est sans exception l’imagination qui gagne. Il n’y a pas de plus grand pouvoir.

Persistez-vous toujours à croire que vous pouvez par volonté faire des choses quand votre imagination ne le veut pas ? Considérez ceci : posons un problème hypothétique parce que cela semble être la façon moderne de faire les choses !

Nous avons devant nous une rue sans circulation. Il n’y a pas du tout de circulation, il n’y a pas de touristes curieux et ainsi, nous avons la rue entière pour nous-mêmes. Traçons à la peinture un sentier de 1m, si vous préférez, d’un trottoir à l’autre. Non troublé par la pensée d’éviter la circulation ou non perturbé par les regards graves des spectateurs, vous n’auriez pas la moindre difficulté ni hésitation à descendre d’un trottoir sur votre sentier de deux ou trois pieds de large et traverser la rue posément jusqu’à l’autre trottoir. Cela ne ferait pas augmenter votre rythme respiratoire, ne ferait pas palpiter votre coeur, ce serait une des choses les plus simples que vous ayez jamais eu à faire. Vous êtes d’accord avec nous jusqu’ici ?

Vous pouvez marcher le long de ce sentier peint sans une pensée de peur parce que vous savez que la terre ne va pas s’ouvrir sous vos pas, vous savez que sauf dans le cas d’un tremblement de terre ou d’un édifice s’écroulant sur vous, vous êtes tout à fait en sécurité et si par quelque singulière malchance vous deviez trébucher et tomber, aucun grand mal ne vous serait fait parce que vous ne pouvez tomber que de votre propre hauteur.

Changeons maintenant quelque peu le décor. Disons que nous sommes toujours dans la rue et entrons dans un édifice d’environ vingt étages. Nous prenons l’ascenseur et montons sur le toit merveilleusement plat. Comme nous nous tenons sur le toit et regardons de l’autre côté de la rue, nous nous apercevons que nous sommes tout à fait au niveau d’un autre édifice de vingt étages juste en face de nous. Si nous nous penchons au-dessus du mur pour regarder la rue en bas, nous pouvons justement voir les lignes que nous avons peintes. Maintenant, maintenant, nous aurons une planche de deux ou trois pieds de largeur, autrement dit, une planche exactement de la largeur de nos lignes peintes. Nous allons l’étendre à travers la rue, à vingt étages de hauteur de l’autre côté de la rue et nous allons la fixer si solidement qu’elle ne pourra pas bouger ; nous allons la fixer tellement fermement qu’elle ne pourra pas se balancer ou rebondir ; nous l’examinerons très soigneusement pour nous assurer qu’il n’y ait rien du tout qui puisse vous faire trébucher ou rendre vos pas incertains.

Vous avez la même largeur de sentier que vous avez fait au niveau du sol. Pouvez-vous marcher sur cette planche qui est solidement fixée à vingt étages au-dessus de la rue et atteindre l’autre côté de la rue, atteindre le toit de l’autre édifice ? Si votre imagination dit que vous le pouvez, alors en effet vous le pourrez et sans grand problème. Mais si votre imagination n’est pas aussi complaisante, votre pouls alors s’affolera à cette seule pensée, vous sentirez que vous avez des « papillons dans l’estomac », vous pourriez même vous sentir
encore plus mal que cela ! Mais pourquoi ? Vous avez déjà traversé la rue, aussi pourquoi ne pouvez-vous pas traverser sur cette planche parfaitement arrimée ? La réponse est, bien sûr, que votre imagination commence à travailler, votre imagination vous dit qu’il y a ici du danger, que si vous glissez, si vous chancelez, vous allez poser votre pied à côté de la planche et tomberez du haut de vingt étages vers votre destruction. Peu importe à quel point on essaie de vous rassurer, à moins que votre imagination ne puisse être rassurée, aucune somme de volonté ne pourra aider. Si vous essayez d’affirmer la force de votre volonté, vous pourriez faire une crise de nerfs ; vous commencerez à trembler, vous deviendrez pâle et votre respiration se fera en halètements stertoreux.

Nous avons certains mécanismes en nous qui nous protègent du danger, certaines sauvegardes automatiques sont installées dans le mécanisme humain afin qu’un humain ne puisse pas normalement courir de dangers stupides. L’imagination rend la chose presque impossible pour une personne de marcher sur la planche et aucune somme de persuasion ne pourra faire comprendre à une personne que c’est vraiment parfaitement sûr ; vous devez imaginer que vous pouvez le faire. Jusqu’à ce que vous puissiez réellement vous « imaginer » montant sur la planche et marchant fermement et avec assurance d’un bout à l’autre, vous ne pourrez pas le faire.

Si l’on fait appel à sa VOLONTÉ pour faire quelque chose quand l’imagination dit « NON », alors on risque vraiment une dépression nerveuse, car nous allons répéter encore une fois qu’entre toute bataille entre l’imagination et la force de volonté, l’imagination l’emporte toujours. Se forcer à faire quelque chose quand tous les signaux d’alarme retentissent en nous peut détruire nos nerfs, détruire notre santé.

Certaines personnes ont désespérément peur de passer devant un cimetière sur une route déserte à minuit. Si jamais elles doivent passer devant un cimetière la nuit, elles sentent leur cuir chevelu picoter, leurs cheveux se dresser sur la tête, leurs paumes commencer à transpirer et chaque perception est accrue, chaque impression exagérée et elles sont tendues au point de pouvoir faire un bon prodigieux vers la sécurité si jamais elles croyaient voir apparaître un fantôme.

Les gens qui n’aiment pas leur travail et doivent se forcer à le faire, mettront souvent un mécanisme d’évasion en marche. Certains de ces « mécanismes d’évasion » conduisent à des résultats plutôt bizarres, pouvant être des bénédictions déguisées, parce que si les avertissements ne sont pas écoutés des dépressions nerveuses peuvent se produire. Nous allons vous faire le récit d’un cas réel que nous connaissons bien, nous connaissons les circonstances, nous connaissons l’homme et nous en connaissons le résultat. Le voici :

Cet homme de notre connaissance travaillait beaucoup debout. Il était debout à l’un de ces hauts pupitres à entrer des chiffres dans un grand livre. Son travail était tel qu’il devait se tenir debout, celui-ci ne pouvant pas se faire facilement assis. L’homme était compétent à sa tâche, il avait le don des chiffres, mais il avait une phobie ; il avait vraiment désespérément peur qu’un jour, d’une façon ou d’une autre, il lui arrive de faire une erreur et d’être peut-être accusé de détourner une somme d’argent de ses employeurs. En réalité l’homme était péniblement honnête ; il était un de ces rares individus qui font des efforts d’honnêteté, un de ces individus qui ne prendraient même pas un paquet d’allumettes d’un hôtel ou ne garderait même pas un journal trouvé sur le siège d’un autobus. Mais malgré tout, il avait peur que ses employeurs ne reconnaissent pas son honnêteté et cela le faisait se sentir vraiment très malheureux à son travail.

Pendant un certain nombre d’années il alla au travail en devenant de plus en plus mécontent, de plus en plus préoccupé. Il discuta d’un changement de travail avec sa femme, mais elle n’eut aucune sympathie pour lui et il garda ainsi le même emploi. Mais son imagination se mit également au travail ; premièrement l’homme eut des ulcères à l’estomac. Grâce à une attention particulière et un régime alimentaire ces ulcères furent guéris et il retourna au travail, retourna debout à son pupitre. Un jour il lui vint à l’esprit que s’il n’avait pas la capacité de se tenir debout, alors il n’aurait pas la capacité de garder cet emploi.

Quelques semaines plus tard un ulcère apparut à son pied. Pendant quelques jours il se rendit à son travail en boitant, endurant une forte douleur, mais l’ulcère empira et il dut garder le lit pour un temps. Étant au lit, loin du bureau, son rétablissement fut très rapide et il retourna alors au travail. Son esprit sub-conscient le harcelait toujours. Ce dernier raisonnait, on le suppose, de la façon suivante : « Bien, je me suis sorti de cet horrible emploi en ayant une affection au pied, ils m’ont guéri trop rapidement, aussi ayons une plus grave affection au pied ».

Quelques mois après le retour de l’homme, apparemment guéri, il eut un autre ulcère, à la cheville cette fois. Cet ulcère était si terrible qu’il ne pouvait bouger sa cheville. Finalement, il fut transporté à l’hôpital et comme l’ulcère empira il dut subir une opération. Après cela on le renvoya guéri et il retourna à son travail.

La haine de son travail grandissait maintenant en lui. Un autre ulcère apparut bientôt, cette fois entre la cheville et le genou, ulcère qui était si terrible cette fois-ci (résistant à tous les efforts de guérison) qu’on dut lui amputer la jambe au genou. Cette fois, à sa grande joie, l’employeur ne voulut plus le reprendre, disant qu’il n’avait pas besoin d’un estropié chez lui, un estropié qui tombait toujours malade !

Les docteurs à l’hôpital connaissaient bien ce cas et ils prirent des dispositions pour que l’homme fasse un autre travail, un travail pour lequel il avait montré des aptitudes considérables pendant son séjour à l’hôpital. C’était une forme d’enseignement d’artisanat. Il aimait le travail et y avait beaucoup de succès. Maintenant il n’avait plus peur du tout d’aller en prison pour quelque erreur qui lui occasionnerait d’être accusé de détournement ; ainsi sa santé s’améliora et, pour autant que nous le sachions à l’heure actuelle, il continue ce travail et en fait une réussite.

Ceci est un cas plutôt extrême, il est vrai, mais chaque jour nous voyons des hommes d’affaires hyper-tendus qui ont peur de leur travail, qui ont peur de leur employeur, ou peur de « perdre la face », travaillant sous de fortes pressions internes et cherchant alors une échappatoire à travers des ulcères d’estomac, ulcères d’estomac qui en fait sont connus comme la maladie des cadres.

L’imagination peut renverser un empire, l’imagination peut aussi bien bâtir un empire, rappelez-vous. Si vous cultivez votre imagination et la contrôlez, vous pouvez avoir tout ce que vous voulez. Il n’est pas possible de dicter à votre imagination, pas possible de lui dire ce qu’elle doit faire parce que l’Amie Imagination est semblable à l’Amie Mule ; vous pouvez guider une mule, mais vous ne pouvez pas l’obliger et de même vous pouvez guider votre imagination, mais vous ne pouvez pas l’obliger. Cela demande de la pratique, mais cela peut se faire.

Bien, comment allez-vous vous y prendre pour contrôler votre imagination ? Ce n’est qu’une simple question de foi, de pratique. Pensez à une certaine situation qui vous fait peur ou qui vous répugne et puis surmontez-la par la foi,
en persuadant votre imagination que VOUS pouvez faire la chose, peu importe que les autres puissent ou ne puissent pas la faire. Persuadez-vous que vous êtes quelqu’un de spécial, si vous voulez, la méthode que vous adoptez importe peu tant que vous arrivez à faire travailler votre imagination pour vous. Revenons à notre illustration originale de traverser la rue ; décidons que nous pouvons facilement traverser la rue sur une planche de deux pieds placée à travers la chaussée. Puis, par la foi, en pensant que nous ne sommes pas comme les autres, nous pouvons persuader notre imagination que nous pouvons traverser la planche même si elle est élevée à vingt étages au-dessus du sol.

Pensez à ceci : Dites-vous que même un singe plus ou moins stupide peut traverser cette planche sans avoir peur du tout. Qui vaut mieux, vous ou un singe sans cervelle ? Si un singe stupide ou une personne qui est presque un idiot peut traverser cette planche, alors sûrement vous, qui valez beaucoup mieux, pouvez également le faire. C’est tout simplement une question de pratique, une question d’avoir la foi. Dans le passé, il y a eu de célèbres équilibristes comme Blondin qui traversa sur une corde de nombreuses fois au-dessus des Chutes du Niagara. Blondin était juste un homme ordinaire qui avait foi en ses capacités, il avait la foi qu’il pouvait traverser là où d’autres hommes ne le pouvaient pas. Il savait que la seule chose dont il fallait avoir peur était la peur, il savait que s’il était convaincu de pouvoir traverser, alors il pourrait traverser que ce soit même en poussant une brouette ou en ayant les yeux bandés.

Nous obtenons tous le même genre d’expérience. Nous escaladons une longue échelle et tant que nous regardons en haut nous n’avons pas peur. Mais aussitôt que nous regardons en bas la pensée nous vient que nous ferions toute une chute si nous tombions de l’échelle et nous écrasions au sol. Notre imagination alors nous dépeint en train de tomber, nous dépeint étalé plusieurs pieds plus bas, notre imagination peut nous détailler en train de nous cramponner si fortement à cette échelle que nous ne pouvons pas nous en libérer. Les réparateurs de clochers et de hautes cheminées ont eu ce genre d’expérience !

Si vous contrôlez votre imagination en développant la foi en vos propres capacités, vous pouvez tout faire. Vous ne pouvez pas réussir en maîtrisant votre imagination par la force ; exercer votre force de volonté ne maîtrisera pas votre imagination, mais vous fera plutôt développer une névrose. Souvenez-vous, encore une fois, qu’en tout temps vous devez guider votre imagination, contrôler votre imagination. Si vous essayez d’obliger votre imagination vous allez échouer. Si vous guidez votre imagination vous pourrez faire toutes ces choses que vous pensiez être impossible pour vous. D’abord et avant tout, croyez qu’il n’existe rien qui soit « impossible ».

Source: LEÇON VINGT-TROIS du livre « Vous pour toujours » de Tuesday Lobsang Rampa